Sylvie : l’œil, la main, la mémoire
À mi-chemin entre l’artiste et l’artisan, Sylvie transforme le bois de lierre et le bois flotté en lampes et objets de décoration uniques. Ce travail exigeant commence bien avant l’atelier : il faut repérer, prélever, nettoyer, sculpter. Le lierre, qui étouffe les arbres, devient entre ses mains une matière précieuse, détournée de sa nature invasive pour renaître en lumière. Il faut un œil averti pour deviner, dans ses torsions et ses nœuds, la promesse d’un objet d’art.
Son engagement est aussi écologique : chaque pièce est façonnée à la main, avec des matériaux récupérés, dans le respect du vivant. Rien n’est standardisé, rien n’est jeté. Chaque création est une réponse à l’uniformisation, une célébration du geste juste et du regard libre.
Mais Sylvie ne s’arrête pas là. Elle est aussi la mémoire vive des lieux traversés. Dans les carnets de voyage qu’elle conçoit avec Gwen, elle recense les édifices inscrits aux Monuments Historiques, collecte les noms, les dates, les fragments oubliés. Ces carnets deviennent des archives sensibles, où l’art dialogue avec le patrimoine, et où chaque lieu retrouve sa voix.